Laennec Boulevard
le bar d'en bas.
Metraille au matin
rentrait sa ferraille
et moi en vrac.
POESIE POP
vendredi 28 mai 2021
Je me souviens (8)
Je me souviens (6)
Place du Souvenir
je me rappelle
j'ai la memoire qui se déchire
entre les mouettes et les corbacs
la barbaque les chiens
les poubelles
Je me souviens (5)
Retour sur le père Maunoir
La rue du père Maunoir reposait.
J'avais faim.
D'avenir et d'espoir.
Je partais.
samedi 22 mars 2014
Je me souviens (4)
ma vie commençait là
interminablement
Boulevard de Vitré
mercredi 30 mai 2012
Gildemeister (il s'app'lait Hans)
Je tuais des heures sombres adolescentes et boutonneuses,
Affalé et suant au fond d’un fauteuil en rotin,
Les mouches bourdonnaient au creux de mes aisselles humides.
Gildemeister, il s’app’lait Hans (bis)
Ses cheveux étaient longs, enserrés dans un bandeau blanc,
Il ne souriait jamais, c’était un étrange chilien,
La démarche dandy, ne forçant jamais son talent,
Il avait le toucher du grand Vitas Guérulaitis.
Giildemeister, il s’app’lait Hans (bis)
Où es-tu maintenant, où risques-tu ta quarantaine,
Au son des travellers chèques ou celui des bandonéons,
J’ai largué ma jeunesse, je cours je cours à perdre haleine
Les Sampras Agassi ne me font plus aucun effet,
Les Sampras Agassi ne me font plus aucun effet,
samedi 26 mai 2012
Je me souviens (3)
qui borde l'avenue
sans crier gare.
vendredi 18 mai 2012
Je me souviens (2)
mercredi 16 mai 2012
Le mont chauve
avide en reste de séjour
abruti de son pas lourd
le sol humide des forêts.
Femmes austères
aussi le font
l'amour
avec ceux-là qui sèchent
aux portes des maisons secrètes
et pour toujours.
mercredi 9 mai 2012
La nuit armoricaine
C’est le nez d’un anglais.
C’est ainsi.
Fest-noz
N’est pas une
coke party.
Juste une
fête de nuit.
Please
Don’t let me be
misunderstood
La nuit
C’est aussi net.
Net, c’est gallo.
C’est pas nèt en gallo,
C’est net
C’est patois.
C’est pas moi non plus,
Moi c’est mai
Mais on dit je t’aimais :
J’étis en diot o tai
La nuit est noire
Et black is black
C’est une rengaine
Mais neir est neir.
C’est du gallo,
Et du eo du
C’est du breton.
Les nerfs à fleur de peau
Ça c’est français
Chacun son dû,
Aussi français
Que les vaches
seront bien gardées.
dimanche 6 mai 2012
Grand Bobiat
Grand crétin
mardi 1 mai 2012
Je me souviens
***
J'avais faim
Je trainais avec moi un silence exalté.
Des projets s'échauffaient.
La gare se reflétait dans l'asphalte brûlant.
Les jardins débordaient
Les balisiers sauvages côtoyaient les cormiers.
Mon corps se répandait sous un parka usé.
La rue du père Maunoir reposait.
J'avais faim
d'avenir et d'espoir.
Je partais.
Les filles étaient jolies
Te souviens-tu de l'ogre barbu
De cet air si souvent entendu
Sol ré sol la ré
La si la sol la si do ré
vendredi 30 septembre 2011
Speed rabbit
En réduction de fer
Farine enrichie blanchie
Je blanche farine de blé
J’ouvre grand
Ma gueule sirop de maïs
J’enfourne
Acide folique
Fructose farine d’orge malté
Ma ration de junk food
J’engloutis à l’huile
De soja
La peau gorgée
Péroxyde de calcium
Enzime et sulfate d'amonium
Les yeux gras
Jaunis d’esther
Concentré de gluten
Je polysature et
Distille ma vie
Aux triglycérides azotés
Pleinement conservé
Au propionate de calcium
Je suis l'homme jamais rassasié
Je suis l'homme jamais rassasié
l’humanité aux dents qui baignent
Waterloo morne plaine
le corps intact, malade de rien,
à l'écart du corps médical.
Les morticoles ne m'auront pas.
Mais quoi,
faut-il toujours se battre ?
vendredi 26 août 2011
Abandon: prise 2
Demande au marronnier sauvage
Peut-être se souviendra-t-il
Du soir qui tomba sur la ville
C'était au mois de mai je crois.
Demande à l’ortie à la ronce
Qui bordent le chemin de fer
Ont-elles vu le portail en fer
Qui se referma ce soir-là ?
Demande au chemin finissant
Qui fredonnait cette chanson
Et qui fut ce petit garçon
Et celle qui le laissa-là.
La nuit est claire mais c’est la nuit
Le vent s’est tu mais il fait froid
Et sous le marbre de Carrare
Le silence suit l’oraison.
mercredi 27 juillet 2011
Abandon
On m'a dit c'était un soir
On m'a dit le mois de mai
Mais rien ne vient
que cette lampe qui m'éblouit
J'ai revu le chemin de fer
J'ai revu le portail en fer
Mais rien ne vient
ni l'escalier ni la rampe
On m'a dit le petit garçon
On m'a chanté une chanson
que parait-il on chantait
On m'a dit qu'elle n'avait rien dit
juste laissé passer l'orage
et qu'elle l'avait juste laissé
On m'a dit le grand dortoir
et les enfants de son âge
On m'a dit
On m'a dit
Mais rien ne vient
que cette lampe qui m'éblouit
et qu’on éteint.
jeudi 14 juillet 2011
Spéculation
Le ciel a la couleur d'un cancer du poumon
il fait nuit
il y a toujours quelque chose qui tourmente
la chair parfois, parfois l'esprit
il y a toujours quelque chose qui fomente
sous le sang calme les nerfs en guerre
les soubresauts du coeur au fond des draps écrus
le ciel a la couleur de la rue
un soir sale et suintant de retour d'abreuvoir
O' Dieu
le ciel a la couleur d'un miroir
jeudi 9 juin 2011
Le christ au bar-tabac
Un mec chelou
a posé son cul
sur un tabouret
en merisier toc.
J’ai levé la tête.
son corps était perclus
de la douleur du monde,
et je l'ai reconnu,
le Christ au bar-tabac.
Il buvait pour toi
et dans son blanc cass’,
c'était ta misère
à sa bouche qu'il portait.
Comme il portait aussi
ta souffrance en ce monde
dans ses tri-glycérides
La sainte trinité
R1 R2 R3
Ce monde il le sauvait,
pour toi,
tous les soirs qu’il buvait
le Christ au bar-tabac.
Oui, verre après verre,
ce monde il le sauvait,
tous les soirs qu’il buvait.
vendredi 3 juin 2011
Paranoïa critique
J'ai l'Taj Mahal dans la tête ce matin
C'est un mystère
N'ai jamais rien vu d'aussi blanc
Non
Ai laissé laissé la vaisselle en plan
Le café au fond de mon verre
attend son tour
C'est comme un petit suisse
sous le soleil d'hiver
Le destin qui se glisse
sous mes paupières
J'ai l'Taj Mahal dans la tête ce matin
Et peu d'amour.
jeudi 2 juin 2011
Le rut des crasses
Nous avancions bottés casqués
gueules cassées
les murs criards promettaient
leur ration de chair fraîche
à nos ventres affamés.
Nous croisions les corps fardés
de pulpeuses poupées
le sexe offert à prix cassé
que nous laissions – seigneurs-
aux laissés pour compte de la fornication .
Nous étions les combattants en lutte
pour l’assouvissement de nos besoins impérieux
impériaux impératifs
promis par une société du con
du cul de la toute puissance.
Nous tournions autour de la beauté diaphane
et inaccessible des vierges fragiles .
arrachions leur masque de vertu
et découvrions sous le caoutchouc blanc
les yeux avides et fiévreux
de femelles enflammées
ricanant de nos démarches raides
et de cette absence de sex-appeal
qui nous caractérisait si justement.
A nos corps empêtrés
elles préféraient les corps nerveux
et abrupts des mâles en rut
qu’elles chevauchaient fièrement
signifiant métaphoriquement leur position dominante
dans la grande hiérarchie sexuelle.
A chacun selon ses besoins
hurlions-nous sous la lune
à chacun selon ses moyens
de séduction gémissaient-elles
d’une voix rauque sous les coups de boutoir
de leurs partenaires éphémères.
Nous fracassions nos organes inutiles
sur le bitume de la rue noire
et remettions nos masques
sales de larves humaines
partions à la recherche
de nos âmes sœurs
frigides à la santé fragile
jouant la vieille rengaine écœurante
de l’accord des cœurs et crachions de concert
sur l’explosion de la frustration
conséquence de la concurrence généralisée
en matière de concupiscence
sur la mise en coupe réglée
de la sécurité orgasmique
due à la mise en place de la copulation libérale.
Nos membres turgescents brandis
bras d’honneur lancés à la face
de la grotesque mascarade
de la libération sexuelle.
Nous étions enfin.
Nous.
Las Vegas
Inscrit au marqueur rouge sur un blouson de cuir noir
A coeur vaillant rien d'impossible
Qui claque comme un slogan en kilt au coeur d'Hollywood.
Coeur vaillant. Brave Heart.
Barde aux yeux cernés de khôl.
Braille une mélodie celtique.
Plaque quelques accords sur sa Gibson dix ans d'âge.
Geint : « Est-ce que ma guitare est un fusil? »
A Jacques,
rempailleur du trône de France,
bourgeois , faiseur d'or,
traînant ses guêtres dans l'East End du monde occidental,
grand argentier, alchimiste de son état,
butinant la pucelle dans sa bonne ville de Bourges.
Enterré chez les turcs.
A qui bien mal acquis ne profita jamais.
A Jacques
1er d' écosse, fils ingrat de Marie Stuart, décapitée,
roi d'Angleterre par la grâce de dieu, et de son fils Charles, décapité.
Hommes d'églises et de pouvoir.
Tel père, tel fils.
Au bon vieux Jack,
éventreur de fille de joie,
de Mary Ann Nichols à Mary Jane Kelly,
soeurs vaillantes dont le sang maculait la terre battue des bouges de Whitechapel,
loin du coeur placide de Londres,
de Buckingham, du prince de Galles,
de William Gull, médecin de la reine
et du peintre William Sickert .
Que les chiens aboient
Que la caravane passe.
A Jack
Ruby ,
à Li H O, à JFk.. Fucking Mauser au poing.
A Martin Luther King. A James Earl Ray. Fucking Mauser au poing.
A Sharon Tate. A Charles Manson. Fucking Mauser au poing.
Tous meurtris meurtriers
au choeur de l 'amérique profonde chantant sa Marylin, sa Rosemary baby.
Oeil pour oeil. Dent pour dent. Fucking Mauser au poing.
Main serrée. Coeur détruit.
Oeil pour oeil. Dent pour dent.
Main serrée.
Coeur détruit.
mercredi 1 juin 2011
Hello Goodbye
Affalée dans son fauteuil fin de siècle
la grosse Lulu rêvasse,
s'empiffre de marshmallow
de marmelade Chivers à l'orange amère
rêve du swinging London
de Mary Quant du Mersey beat.
La grosse Lulu dans le Siel avec les Diamants
s'envole lentement vers les quatre garçons
et ses pensées vers la gare Victoria
et la fille aux yeux kaléidoscope
qui l'a draguée un soir dans les rues de Soho
se souvient de cet hôtel miteux
de ce corps aux seins menus
à la frange blonde à la chair souple
de ce corps de femme sur son corps d'adolescente
de Londres 1967.
Lucie au septième Siel avec les Diamants,
le bateau sur la tamise
la petite reine des camées l'accompagne
On l'appelle au fond de l'eau, la petite reine,
et elle part.
Lucie dans le Siel avec les diamants
La grosse Lulu et ses fleurs cellophane
qu'elle jette sur l'eau
ses fleurs jaunes et vertes pour sa sirène tout au fond
qui lui parle
et elle qui lui répond, doucement, pour ne pas l'effrayer
pour ne pas qu'elle s'en aille,
qui l'attend depuis si longtemps
dans ce fauteuil fin de siècle,
gavée de marshmallow, de marmelade Chivers,
passant et repassant ce vieux vinyle crépitant,
ce Sergent Peppers,
cette fanfare des coeurs
Cette fanfare des coeurs
Cette fanfare des coeurs
solitaires.